Un système structuré mais complexe
L’éducation en Valais repose sur trois niveaux d’aide pour accompagner les élèves ayant des besoins particuliers. Ces mesures vont du soutien pédagogique intégré aux dispositifs renforcés pour les élèves en situation de handicap. En théorie, cette organisation permet d’assurer une prise en charge adaptée, mais en pratique, le processus est jugé lourd et complexe par de nombreux acteurs de l’éducation.
Près de 20 % des élèves valaisans rencontrent des difficultés scolaires, qu’il
s’agisse de dyslexie, de dyscalculie ou d’autres troubles légers. Or, la gestion
de ces cas reste un défi pour les enseignants, qui doivent jongler entre pédagogie différenciée et suivi administratif.
Les limites du paradigmeindividualiste
L’un des points soulevés par le postulat concerne l’approche individualisée
des mesures de soutien. Selon l’enquête romande menée par le SSP et le SER en 2024:
• 55 % des enseignants jugent les mesures individuelles inefficaces,
• 85 % préféreraient des dispositifs collectifs,
• 92 % dénoncent un manque d’enseignants spécialisés,
• 93 % estiment que leurs classes sont trop chargées,
• 98 % pointent une surcharge de travail.
Malgré ces retours, le Conseil d’État reste convaincu que l’école inclusive
en Valais fonctionne efficacement, soulignant que «tout est déjà fait». Il estime que l’enquête romande se base sur des éléments erronés sans pour autant expliquer en quoi cela est le cas.
Un bilan nécessaire pour évoluer
Le postulat demande une évaluation claire du dispositif, afin de comprendre où le système fonctionne et où il pourrait être amélioré. Un diagnostic global permettrait de mieux ajuster les ressources et d’assurer une prise en charge réellement efficace des élèves à besoins particuliers.
Au stade du traitement, le Grand Conseil, contre l’avis du Conseil d’Etat a accepté ce postulat par 99 voix contre 27. Cela est de bon augure pour l’inclusion des enfants en difficulté. Nous attendons avec impatience cette analyse approfondie du système de l’école inclusive.