Service de l’environnement: un postulat UDC/PS trop extrême

Depuis des semaines, des mois, il ne se passe pas un jour sans que les médias ou des courriels nous rapportent toute sorte de difficultés liées principalement au service de l’environnement avec les dossiers du mercure, de la pollution à la benzidine ou de l’ancien chef de service, mais aussi sur les difficultés liées à l’avancement de l’A9, à l’entretien du réseau routier et des ouvrages d’art, à la correction du Rhône ou à la Commune de Bagnes.

Cette déferlante a profondément modifié la manière de faire de la politique dans ce canton et l’engagement du député milicien n’est plus le même qu’il y a 20 ans. Le rôle de ce Parlement n’est-il pas d’examiner les comptes de l’Etat et de doter celui-ci d’un budget, de traiter et mettre sous toit les projets de loi, d’effectuer toutes sortes de proposition via les outils qu’on connait ?

Certes, mais depuis longtemps, la rubrique des urgences et de l’heure des questions en lien avec l’actualité monopolise les débats. Le monde actuel est tellement dans l’immédiateté que les décisions obtenues au travers des urgences sont vite oubliées au profit d’autres interrogations.
Quelle doit être notre attitude ? Qui croire ? Quelle action intenter dans les limites des compétences parlementaires ? Comment faire avancer plus vite les actions en cours des commissions de haute surveillance ? Tant d’interrogations qui donnent rapidement le tournis aux miliciens que nous sommes.

Lorsque la population elle-même s’inquiète, se perd en conjectures, doute de l’action politique et des responsables en place, la vague vient frapper le microcosme politique que nous sommes et automatiquement se pose la question de l’attitude à adopter et des questions à poser pour obtenir des réponses à fournir à la population valaisanne.

Dans ce contexte, notre groupe constate qu’une combinaison de facteurs provoque le fait que les dossiers complexes évoqués en préambule et faisant la une des médias depuis des mois, se trouvent quasiment tous au sein du DMTE. Il y a eu la santé avec le RSV et la CEP, il y a eu les inquiétudes de l’école valaisanne ballotée dans les remous de décisions discutables de l’ancien chef de département et de l’ancien chef de service, il y a eu la question des impôts et de leur perception oubliée auprès de célèbres contributeurs ayant laissé leur nom à des affaires. Si bien que notre analyse veut bien laisser sa place au hasard.
Par contre ces dossiers, certes complexes, doivent être menés à bien, dans un laps de temps correct, pour ne pas prétériter la population valaisanne au niveau des prestations attendues et surtout pour la rassurer sur les mesures prises et sur le potentiel danger sanitaire lié à la pollution mise à jour au fil du Rhône. Ces reliquats de l’expansion industrielle ne sont en rien imputable au chef de département ou au Conseil d’Etat en place actuellement, par contre une appréciation objective de la situation doit être menée à bien, les dangers identifiés et communiqués et les mesures d’assainissement ou autres décidées et menées à bien. 

Face à ces multiples défis, le groupe PLR estime qu’il devient difficile pour un seul homme, de porter tous ces soucis et ces attentes. Pour répondre aux attentes précitées tout en ménageant M. Melly, notre postulat invitait le Gouvernement en tant que collège solidaire, à analyser la situation et à alléger le DMTE par la reprise momentanée de certains dossiers, sans citer lesquels, dans d’autres départements, ou d’estimer que la situation était sous contrôle mais en endossant alors aussi une responsabilité partagée en cas de soucis.
Nous n’avons jamais mentionné dans notre texte un problème lié à l’âge ou à l’état de santé de M. Melly. Avant de sur-réagir dans les médias, en qualifiant notre démarche de consternante et pitoyable, mieux vaut lire les textes d’abord.

Nous refuserons systématiquement de demander des démissions. Les ministres élus le sont par le peuple valaisan qui seul peut leur reprendre ce droit, tous les 4 ans, à contrario du Conseil fédéral nommé par l’Assemblée fédérale.
Notre texte se voulait constructif par rapport à des inquiétudes légitimes exprimées au sein de la population valaisanne. Par la magie de l’interprétation des critères d’urgence, le bureau du Grand Conseil a refusé d’attribuer ce caractère à notre postulat, tout en l’octroyant au texte qui nous occupe présentement.
Ce postulat dans sa conclusion, est beaucoup plus contraignant que le nôtre, puisqu’il vise le dessaisissement précis du SEN. Le justificatif lié aux plaintes pénales déposées ne nous semble pas pertinent, puisque nous voyons difficilement une systématique dans un changement de mains pour tout service visé par une plainte jusqu’au terme de l’instruction. 

Inviter à dessaisir M.Melly du SEN, c’est déjà le condamner dans sa direction avant même les conclusions des rapports et enquêtes en cours.
Si quelques députés appuieront ce postulat, estimant qu’une réaction et un message clair du Parlement doit voir le jour immédiatement, en réponse à l’effervescence médiatique de ces derniers mois, la majorité du groupe PLR s’abstiendra, estimant que la conclusion du présent postulat va trop loin par rapport à nos propres demandes.
Le groupe PLR désire et exige que toute la lumière et la transparence nécessaire soient faites sur ces dossiers complexes. Nous faisons cependant confiance à nos institutions, à la COGEST et à l’IF qui travaillent sur la suite de leurs rapports, au préposé à la transparence par les médiations instituées et à notre justice dans l’instruction des plaintes pénales enregistrées.
Par contre, il est évident que cette position du groupe PLR constitue actuellement un avertissement sans frais, et que si les résultats en lien avec les investigations précitées, et l’actualité des prochains mois devaient faire éclater au grand jour d’importants problèmes sanitaires sous-estimés ou sciemment dissimulés, notre appréciation de la situation serait toute différente au moment de se pencher sur la demande des groupes UDC et ADG d’instaurer une Commission d’enquête parlementaire.
Nous espérons pour tout le monde que nous ne devrons pas en arriver à ces extrémités.